Vous venez d’avoir un bébé, vous avez réussi à prendre votre douche avant 15h, votre cuisine ressemble à un parcours de crossfit et vous devez faire votre rééducation périnéale ? Pas de panique !
Pourquoi en avez-vous besoin ?
Le périnée s’appelle aussi le plancher pelvien (pelvien = bassin) et il porte bien son nom ! Il est effectivement le plancher du corps qui ferme le bas du bassin. C’est un ensemble musculaire (comme les muscles de la cuisse) qui est tendu entre le pubis en avant, le coccyx en arrière et les ischions sur les côtés.
Ce plancher a plusieurs fonctions essentielles, même chez l’homme :
- il porte le poids des organes et donc du bébé pendant la grossesse,
- il joue un rôle d’amortisseur aux impacts (sauts, course…) et aux pressions internes (tousser, rire, se moucher, porter un objet lourd…),
- il contribue fortement à la continence urinaire et anale,
- il est indispensable pour une sexualité épanouie.
Lors d’une grossesse et d’un accouchement, le périnée se retrouve fragilisé par :
- l’imprégnation hormonale, qui le détend en prévision de la naissance,
- le poids du bébé et de l’utérus,
- la naissance en elle-même, qui étire le périnée à l’extrême, pouvant donner lieu à déchirure ou épisiotomie.
Ce n’est pas parce que vous avez accouché par césarienne que votre périnée est intact, il a quand même été mis à rude épreuve pendant toute la grossesse ! On considère qu’après 3 césariennes sans rééducation périnéale, le périnée est aussi affaibli qu’après un accouchement par voie basse.
Du fait de l’imprégnation hormonale, on peut avoir besoin de rééducation périnéale déjà pendant la grossesse. Si c’est le cas, il ne faut pas le négliger, ce sera d’autant plus facile après la naissance.
Comment savoir si j’ai besoin de rééducation périnéale ?
En premier lieu, votre gynécologue ou votre sage-femme testera la force de votre périnée lors de la consultation post-natale.
Mais certains signes peuvent vous alerter :
- perte d’urine, souvent sur un effort (toux, rire, saut, course…),
- perte de gaz, voire plus,
- difficulté à vous retenir quand vous avez une envie pressante,
- envie d’uriner très (trop) fréquente,
- pets vaginaux, signe que le vagin reste ouvert alors qu’il devrait être fermé,
- douleurs ou pertes de sensations lors des rapports sexuels,
- sensation de pesanteur au niveau du pubis ou sensation de tampon mal placé, en fin de journée ou lors de sport à impacts.
En cas de doute, n’hésitez pas à en parler à votre médecin généraliste, gynécologue, sage-femme ou kinésithérapeute.
Comment se passe la kinésithérapie périnéale ?
En premier lieu, votre kinésithérapeute va procéder à un bilan complet : il va vous interroger sur vos symptômes, vos habitudes de vie, les sports que vous pratiquez habituellement… Puis il va vous examiner, afin de déterminer dans quelle mesure votre périnée a été fragilisé et pouvoir cibler son traitement précisément. Il va également vous donner des conseils d’hygiène de vie, des bonnes habitudes à prendre, des trucs et astuces pour pallier vos symptômes en attendant que le périnée se rétablisse. Il va également analyser votre posture, car ça ne sert à rien de rééduquer le périnée sans travailler la posture globale, qui a une incidence importante.
Ensuite, le périnée est un ensemble de muscles, comme le biceps ! Alors il va falloir le faire travailler ! Il existe plusieurs techniques, que votre kiné choisira en fonction de son bilan, de votre évolution… Il peut y avoir du travail manuel, notamment lorsqu’il y a eu déchirure ou épisiotomie et qu’il faut relâcher le périnée ou travailler la cicatrice. On peut aussi utiliser éventuellement une petite sonde, reliée à un ordinateur, et qui va capter les contractions musculaires que vous faites et l’ordinateur va vous proposer des exercices à suivre. Parfois le périnée est trop affaibli et il faut le stimuler.
En fin de rééducation, les exercices peuvent se dérouler debout, habillée en situation de tous les jours, voire en situation d’effort (tousser, porter, etc…). La rééducation périnéale se complète enfin par la rééducation abdominale, et par la reprise d’activités sportives.
Et si je ne fais pas ma rééducation périnéale ?
Naturellement, avec le temps, le périnée récupérera, mais pas suffisamment pour éliminer vos symptômes si vous en avez. Si ensuite, vous avez une autre grossesse ou si vous faites des sports d’impacts ou lors de la ménopause, votre périnée sera de nouveau plus affaibli et tôt ou tard, il faudra bien faire une rééducation périnéale. Sachez qu’on récupère plus facilement, quand on la fait tôt !
Pour aller plus loin : le site Rééducation périnée, qui est très bien fait, va vous donner une tonne d’infos !
